Quelles solutions pour lutter contre le vol de vélos?

Chaque jour à Paris, 13 vélos en moyenne sont volés. D'après des chiffres de la préfecture de police, 4610 vélos ont été dérobés dans la capitale en 2018. Un chiffre qui pourrait être en deçà de la réalité. Certains cyclistes ne prennent en effet pas la peine d'aller porter plainte pour le vol de leur vélo.

Selon les associations de cyclistes, ce fléau constitue l'un des principaux freins à la pratique du vélo au quotidien et notamment au vélotaf, aller au travail à vélo. Pourtant, quelques habitudes peuvent aider à se préserver du vol. De nouvelles infrastructures permettent aussi de mettre son vélo à l'abri sur la voie publique. Le gouvernement réfléchit lui à mettre en place un marquage obligatoire pour tenter de lutter contre le vol. 

• Des précautions de base et un bon équipement

Pour commencer, mieux vaut être bien équipé. Les antivols trop légers sont à oublier, mieux vaut investir dès le début dans du matériel solide. Les antivols rigides en U constituent une bonne protection. Équiper son vélo de deux antivols multipliera aussi les difficultés pour les voleurs, encore faut-il avoir bien attaché son vélo. 

"Il faut un arceau ou un panneau indicateur suffisamment haut pour qu'on ne puisse pas en retirer le vélo facilement. Et après, il faut attacher le cadenas au cadre absolument", explique à BFM Paris Jean-Sébastien Catier, porte-parole de Paris en Selle. 

Des antivols de cadre, à fixer directement sur son vélo, se développent aussi. Ces dispositifs sont similaires à ceux que l'on retrouve sur les vélos en libre-service avec un cadenas intégré au vélo. Ils présentent l'avantage d'immobilier la roue arrière une fois en place, impossible donc de rouler. Pour éviter que le vélo ne soit déplacé, l'antivol de cadre de vélo peut être complété par un câble pour l'attacher à un point fixe. Des antivols équipés d'alarmes ou des vélos avec alarme intégrée se développent également. S'ils n'empêchent pas le vol, ils peuvent le décourager. Mais ces dispositifs peuvent avoir un certain coût. 

• Le développement des box à vélos

Les dispositifs présents sur la voie publique sont encore loin d'être aussi développés en France que dans les villes néerlandaises ou danoises, où les garages vélo sécurisés sont légion même en pleine rue.

Malgré tout, ces installations commencent à se multiplier. En Ile-de-France,  la Région avec Ile-de-France Mobilités développe des espaces de stationnement sécurisés à proximité des gares. Fermés et accessibles avec le pass Navigo moyennant un abonnement annuel de 30 euros maximum, ils permettent de garer son vélo en toute sécurité.  Plus de 7000 places sont ainsi disponibles.

A Paris, la mairie a prévu la création de deux vélo-stations de grande capacité (1000 places) près de la gare Montparnasse et de la gare de Lyon. La municipalité mise aussi sur des infrastructures plus petites, avec des box à vélo de 5 à 10 places installés sur la voirie. 

"Nous allons également d'ici le début de l'année 2020 proposer un nouveau produit, celui des vélo-box, des boîtes dans lesquelles ont peut ranger 5 à 6 vélos et qui seront sur l'espace public", détaille Christophe Najdovski, maire-adjoint en charge des Transports. 

Ces box, déjà en expérimentation dans le 4e arrondissement, devraient à terme proposer 500 places. 

• Vers un marquage obligatoire des vélos? 

Chaque année, plus de 400.000 vélos sont volés en France et plus de 150.000 retrouvés abandonnés. Mais selon la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB), faute de marquage, seuls 2 à 3% des victimes de vol récupèrent leur vélo.

Un dispositif de marquage appelé Bicycode existe déjà et permet de recenser les vélos. En cas de vol, les forces de l'ordre qui ont accès à cette base peuvent identifier les vélos retrouvés pour les restituer à leurs propriétaires. Ce type de dispositif pourrait être généralisé dans le cadre du plan vélo du gouvernement. Celui-ci envisage de généraliser le marquage des vélos et de le rendre obligatoire pour lutter contre le recel et la revente illicite de cycles. En pratique, le marquage consisterait en une identification gravée sur le vélo et reportée dans une base de donnée.